85 % des détenteurs du permis en France n’ont jamais passé de véritable contrôle médical. Pourtant, depuis septembre 2023, les choses évoluent : désormais, passé 75 ans, il faut se plier à la visite médicale pour continuer à conduire. Certaines professions, elles, n’y échappent pas, peu importe l’âge. Quant aux jeunes conducteurs présentant une pathologie, la règle se précise aussi. Le grand écart des démarches administratives d’un département à l’autre, les subtilités selon l’état de santé ou le type de permis… le paysage reste mouvant, jalonné d’exceptions et d’ajustements locaux.
Ce que changent les nouvelles règles sur la visite médicale pour le permis de conduire
La proposition européenne bouscule la visite médicale pour permis de conduire et la place au cœur des débats. Son objectif ? Aligner les pratiques entre pays européens. Jusqu’ici, en France, seuls certains profils étaient concernés : conducteurs sanctionnés, professions du transport, ou ceux dont le permis avait été suspendu ou annulé. Pour la majorité des automobilistes, aucun examen médical n’était requis pour renouveler leur titre.
Mais la donne change. L’idée défendue par l’Europe est claire : renforcer la sécurité routière et s’assurer que chaque conducteur, tout au long de sa vie, reste apte à prendre le volant. La directive discute d’une visite médicale obligatoire à intervalles réguliers, en particulier pour les seniors. Toutefois, chaque pays garde la liberté d’appliquer la mesure selon ses propres critères. En France, le débat porte sur l’âge à partir duquel la visite serait exigée, la fréquence des contrôles et les catégories de conducteurs concernées.
Si la mesure s’applique, la validité du permis serait limitée dans le temps et son renouvellement conditionné à une attestation médicale. L’Italie, les Pays-Bas, pour ne citer qu’eux, pratiquent déjà ce suivi périodique. La France, elle, hésite encore sur le modèle à adopter. Les experts en sécurité routière attendent cette évolution, mais chez les conducteurs, les questions et les doutes sont nombreux.
Qui doit passer une visite médicale : catégories de conducteurs et situations concernées
La visite médicale ne s’applique pas à tous. Le Code de la route encadre strictement les profils concernés. Voici les principales situations où l’examen médical s’impose :
- Conducteurs professionnels : qu’il s’agisse d’un chauffeur de bus (permis D), d’un conducteur de poids lourd (permis C), d’un taxi ou d’un VTC, la réglementation exige une vigilance accrue. Obtenir ou renouveler ces permis implique obligatoirement un examen médical.
- Personnes en situation de handicap ou présentant un état de santé particulier : la moindre restriction physique ou sensorielle reconnue justifie une évaluation pour garantir une conduite sûre.
- Conducteurs sanctionnés : après une suspension ou une annulation du permis pour infraction au code de la route (alcool, stupéfiants, excès de vitesse sérieux), le retour sur la route passe systématiquement par la visite médicale.
Pour le reste, les jeunes conducteurs et la majorité des titulaires d’un permis B ordinaire ne sont pas concernés, sauf exception. La question des conducteurs âgés prend en revanche de l’ampleur à mesure que l’Europe pousse à une harmonisation. Aujourd’hui, la France ne prévoit pas de contrôle systématique pour les seniors, alors que d’autres pays l’imposent déjà. Mais la législation pourrait évoluer rapidement : le dernier mot revient au Parlement français.
À partir de quel âge ou dans quels cas la visite médicale devient-elle obligatoire ?
En France, il n’existe pas de seuil d’âge fixe imposant une visite médicale obligatoire pour le permis de conduire. Ce sont les situations individuelles qui tranchent. Pour les seniors, la réglementation reste souple : aucun contrôle automatique n’est prévu passé un certain âge, même si la question fait régulièrement surface dans l’espace public. D’autres pays européens, pour leur part, ont opté pour des visites périodiques afin de garantir la validité du permis et la sécurité routière.
Voici les principaux cas où la loi française oblige à passer par l’examen médical :
- lors de l’obtention ou du renouvellement d’un permis professionnel (C, D, transport de personnes ou de marchandises) ;
- après une annulation ou une suspension du permis pour certains délits : alcool, usage de stupéfiants, excès de vitesse lourd ;
- pour toute personne présentant un handicap ou une maladie pouvant compromettre la conduite sans avis médical favorable.
La directive européenne laisse aux États le choix de la fréquence des contrôles pour les seniors. Certains, comme l’Espagne ou l’Italie, imposent une visite à 65 ou 70 ans, parfois tous les cinq ans. En France, le permis reste délivré sans limite d’âge, à condition de ne pas souffrir d’une pathologie grave. Mais la proposition européenne pourrait déplacer le curseur dans les années à venir. Le débat reste ouvert, avec la sécurité au volant en toile de fond.
Questions pratiques : démarches, documents à préparer et déroulement de l’examen
Avant d’envisager l’examen, il faut impérativement choisir un médecin agréé. Les listes officielles se trouvent en préfecture ou sur le site de votre département. Un médecin traitant classique ne peut pas délivrer l’avis médical exigé pour le permis de conduire : seuls les praticiens habilités sont compétents.
Côté formalités, la préparation évite bien des écueils. Pour vous présenter à la visite, il convient de rassembler ces pièces :
- Une pièce d’identité en cours de validité,
- Le permis de conduire (pour un renouvellement ou une suspension),
- Le formulaire Cerfa correspondant, à télécharger sur le site officiel de l’administration,
- Tout compte-rendu médical en lien avec une pathologie chronique,
- Si besoin, la notification de suspension ou d’annulation du permis.
Le déroulement de la visite médicale reste simple et rapide. Le médecin vérifie la vue, l’audition, les réflexes et la mobilité. Pour certains cas (suspension, annulation pour alcool ou stupéfiants), des tests psychotechniques ou biologiques peuvent s’ajouter à l’examen classique. Tout est pensé pour détecter la moindre contre-indication à la conduite.
En général, la visite médicale dure entre vingt et trente minutes. Le praticien délivre ensuite un avis : apte, apte temporaire (avec contrôle ultérieur), ou inapte. Si l’avis est favorable, il suffit de transmettre le document à l’administration pour finaliser la démarche d’obtention ou de renouvellement du permis. La vigilance reste le maître-mot pour garantir la sécurité routière et la qualité de l’examen médical sur le territoire.
Au fil des années, le permis n’est plus seulement un sésame, mais un engagement : celui de rester apte, vigilant et responsable, à chaque étape de la vie derrière le volant. La route, elle, ne fait jamais de compromis avec la sécurité.


