Le tarif de la carte grise, cette formalité incontournable pour tout propriétaire de véhicule, connaît une envolée dans plusieurs régions françaises en 2025. Et cela pourrait continuer en 2026, l’année commençant naturellement avec les tarifs encore en vigueur.
Loin de l’uniformité, la France affiche des écarts parfois spectaculaires selon la région d’immatriculation et le type de véhicule concerné.
Pour qui vise un modèle puissant, le ticket d’entrée atteint désormais des sommets, tout particulièrement dans certaines zones où le prix du cheval fiscal a franchi le seuil légal maximal.
Le cheval fiscal à 60 € : cinq régions sur le podium de la cherté
L’année 2025 a marqué un tournant. Cinq régions affichent désormais un prix du cheval fiscal à 60 €, soit le plafond autorisé par la réglementation. Il s’agit de la Normandie, du Centre-Val de Loire, de la Bretagne, du Grand Est (à partir de février), mais aussi de la Bourgogne-Franche-Comté dès juillet. Une progression fulgurante, surtout pour la Normandie, passée de 46 € à 60 € en moins de deux ans, et pour la Bretagne ou le Centre-Val de Loire, qui gagnent 5 € en un an. Ces hausses, votées par les conseils régionaux, alourdissent nettement la facture pour les automobilistes.
En parallèle, la Provence-Alpes-Côte d’Azur s’approche du sommet avec un tarif à 59 €, tandis que La Réunion suit à 57 €. Les autres territoires, comme l’Île-de-France ou l’Occitanie, restent juste en dessous, autour de 55 €. En revanche, certaines régions d’outre-mer, la Corse ou les Hauts-de-France conservent des niveaux bien plus modérés.
Comment se calcule précisément le prix, région par région
Le tarif d’une carte grise ne dépend pas que du prix du cheval fiscal. Plusieurs éléments entrent en jeu :
- La puissance fiscale du véhicule (rubrique P.6 sur la carte grise), qui varie selon les modèles
- Le prix du cheval fiscal, fixé localement chaque année
- Des frais fixes : taxe de gestion (11 €) et redevance d’acheminement (2,76 €)
- Un éventuel malus écologique, parfois conséquent sur les véhicules puissants ou importés
- Des abattements : réduction de 50 % sur la taxe régionale pour les véhicules de plus de 10 ans, réduction spécifique pour les véhicules de collection
Un exemple concret : pour une Peugeot 3008 (puissance fiscale 7 CV), l’immatriculation en Normandie revient à 7 x 60 €, soit 420 € de taxe régionale, auxquels s’ajoutent 13,76 € de frais fixes. Total : 433,76 € hors malus. En Hauts-de-France, la même opération coûte 307,76 € (7 x 42 € + 13,76 €). L’écart dépasse donc 120 € pour un véhicule identique, selon la région.
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Les modèles les plus pénalisés : SUV familiaux et berlines puissantes
Dans les régions où le cheval fiscal atteint 60 €, la note la plus salée concerne les véhicules à forte puissance fiscale. Les SUV familiaux (Peugeot 3008, Renault Austral, Volkswagen Tiguan) ou les berlines de gamme supérieure (BMW Série 3, Mercedes Classe C) affichent souvent entre 6 et 9 chevaux fiscaux. Leurs propriétaires voient mécaniquement la taxe grimper.
Le calcul s’applique simplement : nombre de chevaux fiscaux multiplié par le tarif régional, puis ajout des frais fixes. Pour un SUV ou une grande berline de 9 CV, le ticket passe à 540 € de taxe régionale, soit près de 554 € avec les frais. À l’inverse, une citadine de 4 CV (ex : Renault Clio, Peugeot 208) s’en sort pour 253,76 € en Normandie, toujours hors malus écologique.
Tableau comparatif : prix du cheval fiscal par région en janvier 2026
| Région | Prix du cheval fiscal |
|---|---|
| Normandie | 60 € |
| Centre-Val de Loire | 60 € |
| Bretagne | 60 € |
| Grand Est | 60 € |
| Bourgogne-Franche-Comté | 60 € |
| Provence-Alpes-Côte d’Azur | 59 € |
| La Réunion | 57 € |
| Corse | 43 € |
| Hauts-de-France | 36,20 € |
| Martinique | 30 € |
| Mayotte | 30 € |
Écarts régionaux et évolutions : les raisons d’une flambée
Pourquoi de telles différences ? Les régions, depuis la réforme de la fiscalité locale, disposent d’une totale liberté pour fixer ce tarif. Augmenter le cheval fiscal leur permet de financer une partie de leurs politiques publiques, en particulier sur la mobilité. Certaines, comme la Normandie ou le Grand Est, ont choisi d’aligner leur prix sur le plafond national, parfois pour compenser la suppression progressive d’autres recettes.
La Corse, longtemps championne du tarif bas, a dû revoir ses ambitions à la hausse : 43 € désormais, soit une augmentation de 16 € en un an. Même sort pour la Nouvelle-Aquitaine ou l’Occitanie, qui ont récemment franchi la barre des 50 €.
Puissance fiscale : comprendre l’impact du modèle choisi
La puissance fiscale, critère central du calcul, dépend du moteur, de la cylindrée, parfois même de la boîte de vitesses. Un SUV hybride rechargeable peut afficher 7 ou 8 CV, là où une compacte essence en reste à 4 ou 5. Les grosses cylindrées, les modèles sportifs ou familiaux, sont donc logiquement les plus concernés par la hausse. À l’inverse, une citadine d’occasion de plus de 10 ans bénéficie d’un abattement appréciable.
Il existe cependant quelques exceptions. Les motos, par exemple, sont soumises à un calcul différent (la moitié du prix du cheval fiscal). Les scooters 50 cm³, eux, ne paient que la taxe de gestion. Les véhicules de collection, de leur côté, bénéficient de réductions supplémentaires.
Évolution pour les véhicules électriques et hybrides
Jusqu’en 2024, la plupart des régions exonéraient de taxe régionale les véhicules électriques ou à hydrogène. Depuis mai 2025, la règle change : chaque région décide désormais d’appliquer, ou non, cette exonération. Un seul territoire maintient la gratuité totale : les Hauts-de-France. Partout ailleurs, l’immatriculation d’une voiture électrique s’effectue au tarif standard, sans avantage particulier.
Les hybrides rechargeables, quant à eux, ne bénéficient plus d’aucun abattement, même en Corse. La fiscalité devient donc nettement moins incitative pour l’achat de modèles propres, sauf cas particuliers.
FAQ pratique : tout ce qu’il faut savoir pour éviter les mauvaises surprises
Quels véhicules paient le plus cher ?
Les modèles à forte puissance fiscale, souvent des SUV familiaux, des berlines ou des véhicules haut de gamme récents. Plus le nombre de chevaux fiscaux est élevé, plus la taxe grimpe.
Quels sont les frais à ajouter au calcul principal ?
Deux frais fixes : 11 € de taxe de gestion, 2,76 € de redevance d’acheminement. Pour certains véhicules récents ou importés, un malus écologique peut s’ajouter (parfois plusieurs milliers d’euros).
Existe-t-il des réductions ou exonérations ?
Oui, pour les véhicules de plus de 10 ans (abattement de 50 %), pour les motos (calcul spécifique), et pour les véhicules de collection (réduction et frais administratifs). Pour les voitures électriques, seule la région Hauts-de-France maintient l’exonération totale en 2025.
Comment anticiper une hausse de tarif ?
Le tarif appliqué dépend de la date de validation de la demande dans le SIV. En cas de hausse annoncée, déposer son dossier avant l’entrée en vigueur permet de bénéficier de l’ancien tarif. Passez par un service rapide en ligne pour faire votre carte grise.
Un simulateur en ligne est-il fiable ?
Oui, les simulateurs officiels intègrent les dernières évolutions régionales, la puissance fiscale et les frais annexes. Ils restent le moyen le plus sûr d’obtenir une estimation personnalisée. Nous ne pouvons que vous conseiller le simulateur de cartegrise.com
Le prix maximal de la carte grise en France : un record qui interroge
En 2025 et encore plus en 2026, immatriculer un véhicule puissant dans l’une des régions au cheval fiscal maximal (Normandie, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté) revient à payer l’addition la plus lourde jamais vue sur le territoire. Pour un modèle comme une Peugeot 3008 (7 CV), la facture grimpe à 433,76 €, hors malus. Certains SUV ou berlines puissantes, affichant 8 ou 9 CV, dépassent même les 550 € rien que pour la taxe régionale et les frais administratifs. Un écart de plus de 200 € se creuse ainsi avec les régions les moins chères, comme la Martinique, Mayotte ou les Hauts-de-France.
Derrière ces chiffres, une réalité : la carte grise devient un marqueur d’inégalité territoriale, mais surtout un poste de dépense à ne plus sous-estimer lors de l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion. Pour les ménages, l’enjeu n’est plus seulement écologique ou technique, mais aussi budgétaire.

